Koselig

Le 11 décembre 2025

C'est bientôt Noël, ou "Jul" devrais-je dire ! En France on a de nombreux concours formels ou informels de décoration de maison. Ici il y a bien quelques étoiles aux fenêtres et quelques guirlandes aux gouttières mais pas de Père Noël géant dans le jardin ou de guirlandes LED multicolores clignotantes sur le toit.

En revanche les norvègiens sont pris d'une étrange frénésie : rendre tous les lieux de vie "koselig". Ça ne se traduit pas vraiment mais je vais tenter une explication.

Au fur et à mesure que les jours se réduisent et que la lumière naturelle faiblit, on pourrait penser qu'on ferait en sorte d'y voir clair à l'intérieur des maisons. Détrompez-vous, il faut rendre son salon "koselig" (prononcez "coucheli"). On éteint donc toutes les lumières, et on allume les bougies (à la limite on laisse un petite veilleuse). On saupoudre le tout de quelques sobres décorations, et vous avez un salon "koselig". Si vous allumez un feu de cheminée c'est parfait. Vous ne voyez pas ce que vous mangez, vous ne pouvez pas non plus lire, mais qu'importe, c'est "koselig", ça réchauffe le cœur.

Autre exemple : au travail il a fallu décorer les locaux de la commune. Je m'attendais à du grandiose, du tape-à-l'œil, d'autant plus que l'électricité est quasiment gratuite et intégralement issue d'énergies renouvelables (oui la Norvège est le 12ème plus grand producteur de pétrole au monde mais ils laissent les autres pays le brûler). Ce n'est pas ce qui s'est passé : une discrète guirlande aux fenêtres, un chemin de table rouge parsemé de quelques bougies et le tour était joué. C'était "koselig".

J'espère vous avoir éclairé (à la bougie) sur ce concept. Je retourne à mes révisions pour le deuxième concert de Noël. Une chose est sûre, nous passerons quelques heures à rendre l'église où aura lieu le concert "koselig".


Mil etter mil

Le 7 décembre 2025

Petit à petit, mon norvégien progresse. Est-ce grâce aux chansons du grand Jahn Teigen ? Peut-être... Je vous laisse juger.


Vadrouille dans le Vestland

Le 4 décembre 2025

La semaine dernière, j'ai du quitter Vevelstad pour quelques jours. Je me suis rendu à un séminaire réunissant l'ensemble des volontaires du Corps Européen de Solidarité effectuant leur volontariat en Norvège.

Voyager en Norvège c'est toute une épopée. Le séminaire se déroulait à Balestrand, un petit village touristique du Vestland (région de l'Ouest), près de Bergen, deuxième ville du pays. Tout d'abord il a fallu quitter Vevelstad en prenant le ferry. Ensuite j'ai pris l'avion de l'aéroport de Brønnøysund jusqu'à celui de Trondheim. Puis un autre avion jusqu'à Bergen. Tout ça prenant évidemment une journée, il a fallu dormir sur place. Avec d'autres volontaires nous avons ensuite pris le "Hurtigbåt" (bateau express) jusqu'à Balestrand. Ça pèse lourd dans mon empreinte carbone.

J'était tout déboussolé. D'abord parce que nous avons du passer une nuit à Bergen qui est 612 fois plus peuplée que Vevelstad. Puis parce que j'ai passé 3 jours avec 25 personnes de mon âge, une situation qui n'arrive jamais à Vevelstad où je côtoie plus souvent les joueuses de Yahtzee.

Mais bon ça fait des souvenirs. À Bergen j'ai pu voir l'attraction principale : Bryggen. C'est un petit quartier de maisons en bois typiques.

Une photo du quartier Bryggen à Bergen
Joli port de pêche.

Après j'ai trouvé quelques disques en français dans une brocante, et pris un café sur lequel la serveuse à écrit "du stråler". Google a traduit ça en "tu t'es fait caca dessus". Après vérification j'avais oublié une lettre et un accent. Ça voulait plutôt dire "tu rayonnes". Mouais, je venais juste de courir donc je pense que j'avais quand même une sale tronche.

Un vinyle de Roch Voisine
Seul sur le sable, les yeux dans l'eau...

Arrivé sur les lieux du séminaire, à Balestrand, je m'assois à table pour le dîner. La volontaire en face de moi était française. Et née à Chaumont. Ça ne s'invente pas.

Après 3 jours de rencontres avec les autres volontaires, de batailles de boules de neige et de repas gargantuesques, tout ça dans un décor de rêve, il était difficile de quitter Balestrand. Sur le bateau du retour, la mer était agitée et le personnel de bord s'est mis à distribuer des sacs à vomi. J'ai tenu le coup. En arrivant à l'aéroport beaucoup de vols étaient annulés. Apparemment les Airbus A320 supportent mal les tempêtes solaires. Par chance, les vols internes en Norvège se font majoritairement sur des vieux coucous. Nous sommes donc arrivés à Vevelstad sans encombre.

Une vue du village de Balestrand
La plus belle balustrade de Balestrand

Depuis je suis un peu fatigué. C'est peut-être à cause de cette semaine intense. Ou du fait qu'il fait maintenant nuit à 14 heures et qu'on ne verra plus le soleil avant Janvier.